Il est passionné de foot, les jerseys qu’il porte d’une manière street-aristo le prouvent. Au-delà de ça, Ritchie Santos est considéré comme l’un des meilleurs Dj’s de la capitale. Entre le Bloody Louis où il est résident et la tournée avec Damso, il nous accorde un peu de temps afin de nous dévoiler ses futurs projets qui risquent de faire grand bruit dans le paysage urbain belge.
Comment tu t’es retrouvé derrière les platines à mixer ?
Tu sais que mes amis savaient avant moi que je devais mixer ? Je parlais tout le temps de musique, je balançais du son, je mettais des mixs sur Soundcloud, mais juste par amour de la musique, sans aucun but précis. Avant tout ça, j’étais conseiller artistique pour différentes soirées, même encore aujourd’hui, pour les soirées Hip-hop au Bloody Louis, avec Jon Tyler. Je n’avais pas forcément envie d’être derrière les platines dans une boite, j’étais plus intimiste. Jusqu’au jour où j’ai été booké pour une soirée dans une petite salle, c’est ce que je voulais pour mon premier set en public mais malheureusement, quelques jours avant l’évènement, il y a eu un changement. D’une petite salle, on est passé à une plus grande et j’ai décidé de ne pas laisser tomber les organisateurs et de jouer le jeu. Par la suite, j’ai continué et ça commençait vraiment à me plaire. Sans te mentir, j’ai eu de la chance d’avoir déjà un pied dans ce milieu et que les gens me connaissaient, il y avait donc une attente la première fois que j’ai mixé.
« On est d’ailleurs en train de monter une structure avec Damso et De La Fuentes, ça va s’appeler TheVie »
Tu es le Dj résident du Bloody Louis, mais pour l’instant, tu es en tournée avec Damso et De La Fuentes, son ingé son. Vous avez même aménagé une chambre d’hôtel en petit studio d’enregistrement.
Ouais, on ne s’arrête jamais. C’est pour ça que tout fonctionne bien ensemble, c’est grâce à la passion et parce qu’on travaille tout le temps. On est d’ailleurs en train de monter une structure avec Damso et De La Fuentes, ça va s’appeler TheVie.
De La Fuentes x Damso x Ritchie Santos
Ce sera quoi exactement TheVie ?
Ce sera une structure artistique dans un premier temps. Les prochains projets de Damso, ceux de De La Fuentes, mes mixs, tout passera par TheVie. Mais aussi au niveau des visuels, de la communication, vraiment tout, on a de l’inspiration en continu. Par exemple, la mixtape #BruxellesVie (NDLR: Mixtape regroupant plusieurs rappeurs belges, initiée par Damso et qui devrait sortir à la fin de l’année) sera présentée par TheVie, on est lancé la.
« D’ici la fin de l’année, vous en saurez plus avec la sortie de la mixtape »
Vous faites partie de ceux qui font vraiment et enfin bouger les choses au niveau du rap. Comme on le disait dans notre article (Comment le game belge s’est tapé le rap français en un été, façon Scarface), vous avez monté notre pays au niveau qu’il méritait dans le paysage urbain, et ça, personne ne l’avait jamais fait.
On est fier. Mais je pense que, comme on est des passionnés, ça devait arriver, tu vois ? Je ne dit pas que les anciens n’étaient pas passionnés mais grâce à ce qu’il se passe maintenant avec internet et les réseaux sociaux, grâce à toute cette attractivité, on ne pouvait que y arriver.
Y’a un gars, Kobo, qui a choqué en sortant son premier son « What’s my name », il devrait être présent dans la mixtape #BruxellesVie.
(Rires) Ah, j’ai envie de te dire que Kobo, il faut l’attendre hein. Il a mis tout le monde d’accord, soyez prêt pour Kobo ! Mais d’ici la fin de l’année, vous en saurez plus avec la sortie de la mixtape.
Sur ton compte Instagram, il y a souvent des photos de plats que tu manges, il y en avait un en particulier qui avait l’air bon, c’était du Ntaba.
Alors ça, naaan, c’est très très bon. C’est une manière de préparer la chèvre, Ntaba c’est la viande en elle-même et pas le nom d’un plat. Si vous n’avez jamais mangé ça, avec des bananes plantain et du piment, c’est la première des choses à faire !
« L’endroit dans lequel je rêverais de mixer ? Le Magic City d’Atlanta, un strip club »
Magic City Atlanta
Atlanta est réputé pour être le berceau de la Trap, t’es dans ce délire aussi ?
Ah moi, je n’aime pas catégoriser les choses, je suis juste dans la musique. C’est réducteur de parler d’un seul courant musical, l’inspiration peut venir de partout.
On a pu te voir avec pas mal d’artistes américains comme Waka Flocka, Tory Lanez, Ty Dolla Sign, etc,... Ils ont une manière de travailler particulière ?
Vu que je suis résident et que je suis là depuis le début au Bloody Louis, je les vois dés qu’ils arrivent l’après-midi et c’est cool, on se check, on parle un peu. Mais ça dépend de l’artiste, par exemple, avec Waka Flocka, on a vraiment passé toute la journée ensemble, on a rigolé, on a tout fait avec lui. En comparaison, Migos, ils sont juste venu faire leur show et sont bêtement restés dans leur hôtel. Tout dépend de l’artiste.
Ritchie Santos x Waka Flocka
Tu as dit plusieurs fois que Dj Khaled faisait partie de tes mentors, qu’est-ce qui t’attire chez lui ?
C’est la mentalité ! Le grand public voit comment il est maintenant grâce à Snapchat car on sait voir sa vie plus facilement mais il l’était déjà ainsi à l’époque, sur Instagram ou Twitter.
T’avais suivi le buzz qu’il y a eu sur Snapchat quand il était perdu pendant la nuit en jet-ski ?
Ouais ouais, bien-sûr, mais avant ça je le suivais déjà. Je peux même te montrer, dans mon téléphone il y a une section avec des photos de Dj Khaled, des screens où il balance plein de trucs pour motiver. Ça motive parce que quand tu vois son évolution, d’où il vient, tu ne peux que t’en inspirer. Il tenait le parapluie de Fat Joe et aujourd’hui, il est bien devant lui.
C'était vrai !
Y’a beaucoup de personnes qui te considèrent comme le meilleur Dj de la capitale.
Ah, c’est subjectif. En tout cas, ceux qui pensent ça, je les remercie. J’essaie toujours de faire de mon mieux mais j’ai envie de te dire que c’est chacun son avis. Ça fait quand même plaisir de souvent l’entendre.
Ritchie Santos x Ty Dolla Sign
« Damso et Hamza ont été un déclic pour nous »
Si tu regardes au loin, très loin, tu veux laisser quelle trace ?
Franchement, on a envie de niquer le rap francophone avec TheVie, mais vraiment bien le niquer, qu'on se rappelle des belges qui se sont imposés comme jamais. On veut un truc qui dure dans le temps, qu’il n’y ait pas de limites et pas que ce soit juste un petit buzz. Il y a aussi Club San Primo qui arrive, il s’agit d’un petit collectif de Dj’s composés de Boa, Nico Bellagio et moi-même.
Y’avait pas trop cette mentalité de vouloir tout niquer avant en Belgique. Les gens acceptaient de vivre dans l’ombre, que ce soit au niveau des médias, du sport, de la musique et autre.
Oui c’est vrai. Mais par rapport à la musique, c’est parce qu’on ne savait pas très bien jusqu’où on pouvait aller car personne ne l’avait jamais fait, c’était de l’inconnu. Damso et Hamza ont été un déclic pour nous, pour cette culture. On peut aller jusqu’en France et être respectés pour ce que l’on fait. Avec tout ce que je vois, je me dit qu’il ne faut pas s’arrêter là, on peut toujours aller plus haut.
Tu es souvent dans une agitation pour ton travail, que ce soit en soirée, en concert ou en boite de nuit. Comment tu fais pour trouver la paix intérieure ?
On va dire que je suis souvent en boite pour mixer et pas pour m’amuser, je sais faire la part des choses, différencier travail et amusement. Quand je veux m’amuser, ce n’est pas vraiment en boîte que je vais mais plutôt avec mes amis dans des soirées maison. J’adore aussi rester seul chez moi pour me retrouver, avec un peu de R’n’B ou de Jazz. Chet Baker pour le jazz ou alors The Sylvers, de la soul américaine des années 70.
ll te reste une seconde à vivre, tu fais quoi ?
Wooow, une seconde ? Bah, je dis au gens que j’aime que je les aime.
Pour la suite des aventures de Ritchie Santos, ça se passe sur Instagram @leritchies & Soundcloud @bristal
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