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CABALLERO & JEAN JASS #InstaInterview

INSTA INTERVIEW : Caballero & Jean Jass qui commentent toute l’actu d'instagram, c’est ici, c’est maintenant, c’est White Tees.

Caballero : Baisez-vous tous, les politiciens. C’est le seul message que j’ai envie de faire passer. Je ne perds pas une seule seconde de mon temps à écouter ce qu’ils ont à dire. Je n’ai jamais voté et je ne voterai jamais.

Jean Jass : C’était à Bali, en Indonésie, avec ma meuf. C’est la jungle. J’adore la nature, j’en parle parfois dans mes textes. C’était une petite blague, on est obligés de boire des litres d’eau parce qu’on est tellement brulants lui et moi, on crache tellement de feu qu’il faut l’éteindre.

Caballero : C’est pour dire qu’on est un peu dans une ambiance flingueur, tu vois, en mode référence aux gros films d’actions bourrins. Je viens avec un énorme flingue à la Arnold Schwarzenegger, pour tout flinguer, que ce soit en studio ou en concert mais toujours dans des activités artistiques parce qu’évidement, dans la vraie vie, je ne flingue pas avec un flingue d’1m50, je flingue avec un petit, comme ceux des putes.

Caballero : C’était pour donner de la force à un artiste bruxellois, Isha, qui se faisait appeler Pacemaker par le passé. Quand on a commencé à rapper, il y avait les grands qui étaient déjà en place, Gandhi, Pacemaker, etc. Il est revenu avec un nouveau titre et c’est normal qu’on le soutienne, c’est pas rien 1200 likes.

Jean Jass : C’est quelqu’un d’assez respecté, les gens du milieu l’estiment beaucoup. Non seulement c’est un bon gars humainement parlant mais en plus, c’est un artiste incroyable.

Caballero : C’était incroyable ça, ils nous ont invités et on n’a pas dit non, évidemment. C’était un honneur, heure de grande audience, que du positif. Le soucis, c’est que moi, je n’y connais rien en foot, mais rien du tout. Il y a eu des époques où je regardais un peu le Barça jouer parce que je suis de là-bas. Mon père regardait souvent le foot et j’arrive à kiffer mais je ne suis pas à fond dedans.

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Jean Jass : C’est une ancienne photo de classe prise pendant ma belle jeunesse à Charleroi. Je devais avoir 8 ou 9 ans, un truc comme ça. Le rap est arrivé un peu plus tard mais j’ai toujours aimé danser, j’ai toujours aimé la musique. Tu vois les fêtes de fin d’année à l’école ? Quand je n’aimais pas la musique, je refusais de danser. J’ai également fait beaucoup de foot même si je n’ai jamais rêvé d’en faire mon métier.

Caballero : C’est moi, sans artifice, sans maquillage (Rire). C’est comme si je me regardais dans un miroir. J’ai 27 ans et là où j’en suis dans ma vie, mon ambition est clairement de pouvoir vivre de ma musique. Je n'ai pas envie d’être en hess à la fin du mois, je n'ai pas envie de devoir trouver un travail qui ne m’intéresse pas du tout pour avoir un peu plus d’argent. Pour l’instant, c’est possible d’en vivre mais on en veut encore plus, on veut que ça dure, on veut une voiture et une maison, un jet privé, une île, un bateau.

Caballero : Stromae, grand maître, grand maître belge.

Jean Jass : Le boss, tu ne peux que respecter. C’est probablement un des plus grands artistes de l’histoire de ce pays.

Si pas le plus grand.

De base, c’est quelqu’un qui vient de notre musique, parfois on s’identifie un peu à lui. Ce qui m’impressionne, c’est qu’il fait tout lui-même, ses prods, ses textes,... J’ai énormément de respect pour ces gens qui savent exactement ce qu’ils veulent et qui sont minutieux. En plus, pour de la pop grand public, ça reste vachement bien écrit. C’est de la musique qui peut enrichir les gens, contrairement à la plupart de la pop actuelle qui ne pousse pas forcément à réfléchir ou à se poser des questions. Avec Stromae, c’est exactement l’inverse.

Il nous a donné du love au Bloody. Après le show de Damso, il est venu nous parler alors que je ne le connaissais pas personnellement. Il m’a dit qu’il était venu à notre concert au Botanique mais qu’il n’avait pas osé venir me voir dans les loges. Il adore aussi le flow de Jean Jass, ses rimes, sa nonchalance, son second degré. Donc le type, il savait de quoi il parlait, ça se voyait qu’il nous avait écoutés. Il nous a donné du love et j’en suis encore 10x plus fanatique que prévu.

Caballero : Il se met bien là !

Jean Jass : Il profite de la vie quand même.

Quand tu commences à avoir une notoriété, le regard des femmes change énormément, les groupies arrivent. Pendant les concerts, elles te suivent, elles te regardent, elles veulent des photos. Les plus aventurières te sautent dessus et essaient de t’embrasser.

Ma meuf est un peu jalouse mais je le suis aussi donc je comprend parfaitement que parfois, certaines choses l’énervent. Après, je suis avec elle depuis 5 ans et elle a confiance en moi. Je t’avoue que j’en ai vraiment rien à foutre, j’ai ma femme et je n’ai aucune envie de me mettre dans la merde. Je suis très heureux avec elle.

Pour parler de Damso, avant qu’il explose, on voyait un peu ce qu’il faisait même s’il n’y avait pas grand chose. Lui-même le dit dans ses interviews, il voulait vraiment être prêt avant de sortir un truc. Et là, il a prouvé sa puissance, il est super fort. Force à lui.

Lui aussi c’est quelqu’un qui fait ses prods et qui écrit, il est complet. Fuentes, son ingé est un charbonneur, il s’est vraiment bien entouré et puis, quand quelqu’un bosse comme ça, il récolte toujours les fruits de son travail. Bravo.

Il s’en fou, il nous invite, il n’est pas dans ce délire de ne pas vouloir se mélanger. On sera également sur sa mixtape BruxellesVie.

Jean Jass : Vous venez aussi de Charleroi ? Nooon, je vous respecte encore plus !

Je suis né à Bruxelles mais j’ai vécu à Charleroi, dans un coin entre Couillet et Loverval. J’ai été à l’école Solvay. C’est une ville un peu particulière, il y a une espèce d’âme, on ne se prend pas trop au sérieux malgré qu’on soit de gros bosseurs. Je ne sais pas si c’est lié au fait qu’il n’y ait pas grand chose à foutre chez nous, mais t’as envie de faire mieux que tout le monde, être plus riche, avoir une plus grosse maison.

Caballero : J’ai commencé à écrire vers 13 14 ans après avoir écouté je ne sais quel album. Les Sages Po’ (NDLR : Sages Poètes de la rue), Sinik, tout ça m’a donné envie d’écrire. Par contre, j’ai mis du temps avant de sortir un premier son. Comme Damso, je voulais avoir un produit de qualité avant de le sortir.

Caballero : Franchement, je suis un grand fan de Booba, vraiment. Mais je pense qu’il s’acharne avec Kaaris, un moment, il faut laisser le bonhomme.

Jean Jass : Il s’acharne un peu sur tout le monde. Après j’aime bien Kaaris, il est fort et en plus il est drôle. Ce clash me diverti, je n’ai pas forcément envie que ça s’arrête parce que ça me fait rire.

Ce qui est super malin avec Kaaris, c’est qu’il a retourné un peu le truc, il en profite aussi.

Dans le rap, le clash n’est pas à éviter absolument, moi, je ne l’éviterais pas. Je trouve quand même qu’un clash visuel est moins intéressant qu’un clash purement artistique avec des vrais sons. Mais bon, quand tu vas sur internet et que tu vois Kaaris qui encule un coq, c’est marrant.

Carton rose, à l’époque, c’était fort.

Caballero : Nixon m’avait appelé, il m’a dit : ''Viens, j’ai un clip'' et voilà. C’est un petit jeune aussi.

Jean Jass : Il mérite beaucoup de force.

Il est chaud, il est motivé, il va au bout de ses trucs, il va au stud’, il fait ses clips,etc. Les gens oublient que c’est beaucoup de travail, beaucoup d’énergie. Il faut être ambitieux, il faut de l’argent aussi pour développer tout ça, respect.

White Tees : Quand vous soutenez des artistes, c’est des gars que vous avez en playlist, que vous écoutez ?

Caballero : Quand j’ai découvert Nixon, c’était pour son projet Lift. J’avais carrément mis les sons dans mon téléphone et j’écoutais. On ne fait pas semblant.

Jean Jass : Tout ce qui sort en rap belge, je clique dessus.

Tout ce qui sort en rap tout court, que ce soit belge, français, américain, espagnol. Il y a un game en Espagne, un artiste comme Dano, j’aime beaucoup.

Chanel aussi, elle vient de signer avec Therapy, ils l’ont découvert jusqu’en Espagne.

Jean Jass : C’est très important de trouver des titres que les gens retiennent. Le titre, c’est pas un truc auquel je réfléchis tout de suite et justement, là, je cherchais un nom que les gens allaient retenir facilement. Mais ce n’est pas un hommage du tout hein. Après, c’est un artiste incroyable mais ce n’est pas du tout quelqu’un que j’écoute.

Caballero : C’était une meuf de mon école, elle est un peu plus jeune que moi, ça doit être une 90 elle. C’est drôle parce que la partie de l’écurie de Booba qui marche le mieux, c’est des belges, c’est incroyable. C’est fou d’avoir une telle vision, de faire l’effort d’aller voir ce qui se passe en Belgique. Même pour Damso, pour le connaître, il fallait vraiment être de Bx, c’est fou. C’est encore plus fou d’avoir eu la certitude que ça, ça allait marcher. C’est tout le contraire des maisons de disque d’aujourd’hui qui attendent que tu fasses tes preuves avant de te signer.

Jean Jass : Booba connait cette musique, dans les maisons de disque, c’est très rare de tomber sur quelqu’un qui connait bien ce domaine.

Jean Jass : Dans un autre genre, Daft Punk communique de la même manière qu’eux.

Caballero : Tu peux avoir ce luxe de ne pas faire d’interview si ce que tu fais explose. Mais être inconnu et ne faire aucune interview, tu ne peux pas.

C’est un cas unique, ça fonctionne pour eux mais ce n’est pas la norme, 9 fois sur 10, ça ne fonctionne pas ce genre de truc.

Mais du coup, quand ça marche, ça fait beaucoup plus de bruit.

Oui, parce que les chiffres sont lourd, c’est un produit super bien ficelé et je trouve qu’il sont super talentueux.

© WHITE TEES MEDIA / Par Donald Trump